À Roscoff, un travail de recherche scientifique indispensable aux décideurs de la mer

L’exploitation d’une ressource halieutique telle que les algues nécessite une réglementation. À Roscoff, celle-ci est le fruit d’un travail entre les scientifiques de la station biologique et les décideurs du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM).    

Comme les poissons, les algues sont une ressource halieutique. Leur exploitation est surveillée par le CRPMEM de Bretagne. Composé de 6 000 marins et près de 1 500 navires, le comité représente un tiers de la profession. Son rôle est de défendre les intérêts des pêcheur.euse.s et de faire le lien avec les autres acteurs de l’économie maritime. C’est dans ce cadre que s’opère son travail avec la station biologique de Roscoff.

Des contraintes à justifier

 « On va être amené à mettre en place des contraintes qu’il va falloir justifier. En effet, les professionnels de la mer, dont les récoltants d’algues peuvent être amenés à réduire leur activité » explique Mathilde Laboulais, coordinatrice de projets au sein du comité des pêches. Le CRPMEM va par exemple imposer des tailles de coupes réglementaires d’algues mais aussi des dates de récolte. Pour ce faire, le comité a besoin de données objectives telles que les périodes de croissance des algues. Il sollicite alors la station biologique de Roscoff afin de mettre en place des protocoles de suivi sur le terrain. 

Une entente difficile 

Pour sensibiliser les pêcheur.euse.s à la réglementation, le comité essaie au maximum de les mettre en lien avec les scientifiques. “A travers ces protocoles, nous voulons que les professionnel.le.s de la mer prennent conscience des résultats mais aussi de l’intérêt à mettre en place des contraintes vis-à-vis des espèces”, affirme Mathilde Laboulais. Malgré cela, les différents acteurs ont toujours des difficultés à s’entendre sur une réglementation commune. Ces dernières semaines, de nombreuses manifestations ont été organisées en Bretagne. Iels dénoncent par exemple la possible interdiction du chalutage de fond dans les zones marines protégées. Des compromis doivent ainsi être trouvés entre politiques, pêcheurs et chercheurs. Les enjeux économiques et politiques prennent ainsi régulièrement le pas sur les recommandations scientifiques.

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