Pour répondre aux arguments scientifiques et techniques de l’Andra, des expertises citoyennes sont menées par les associations et les citoyens. Mais leur constitution est très récente et souvent partielle.
Dès la genèse du projet d’enfouissement des déchets nucléaires en France, des élus et citoyens se mobilisent à l’échelle nationale, via la création de collectifs locaux anti-nucléaires. Au sein du répertoire d’actions envisagées, dès le début, un nombre important de militants réalisent des contre-expertises. Le but ? Contester les décisions prises sans leurs avis, et de mieux s’armer pour critiquer le projet. Le collectif le plus actif reste la Coordination Bure Stop ! Vincent Carlino, chercheur spécialiste des controverses environnementales, rappelle que les expertises citoyennes sont essentielles dans la construction du débat public : elles ont mené l’Andra à y répondre par des études complémentaires, et incité les médias à sortir de leur « posture symétrique ».
S’appuyer sur des rapports d’experts
Des associations comme Greenpeace France sont catégoriquement opposées au projet. Pour défendre leur propos, elles s’appuient sur des rapports d’experts, comme celui sur la crise mondiale des déchets nucléaires. Ce rapport prend l’exemple de différents pays comme la France, le Japon, ou encore le Royaume-Uni et explique : « Aucun pays nʼa encore trouvé comment gérer de façon sûre les déchets nucléaires. (…) Le choix de l’enfouissement des déchets radioactifs en couche géologique profonde n’est pas acceptable : il ne fait pas “disparaître” les déchets. » Dans la continuité, Greenpeace a écrit une lettre ouverte à destination d’Elisabeth Borne, ministre de l’Écologie en 2019, pour proposer des solutions comme celles de cesser de produire des déchets nucléaires et surtout de renoncer au projet Cigéo.
Proposer des alternatives nées des expertises
S’appuyant sur ces expertises, Greenpeace propose de poursuivre des recherches afin de réduire la quantité et la nocivité des déchets, et d’améliorer la sécurisation des entreposages et stockages actuels. Malgré tout, la solution la plus plausible selon eux reste un stockage en surface surveillé. Cela permettrait de prendre en compte d’éventuels progrès à venir, ce qui serait rendu impossible par l’enfouissement définitif des déchets.