Dans l’hémicycle, les sénateurs adoptent des textes de lois sur des sujets très divers. Autour de ces projets gravitent de multiples informations et intérêts. Pour voter de manière éclairée, un tri est nécessaire. Annie Le Houérou, sénatrice des Côtes-d’Armor a confié sa méthode.
À l’issue de sa rencontre avec les membres de la convention citoyenne sur la fin de vie, Emmanuel Macron a annoncé vouloir un projet de loi sur le sujet « avant la fin de l’été ». Ce dossier, au croisement de problématiques médicales et sociétales, fait intervenir de nombreuses associations, groupes de pression, chercheurs et institutions. C’est en les mobilisant que les parlementaires fondent leur avis et décident de leur vote. Pour ce faire, Annie Le Houérou, sénatrice socialiste des Côtes-d’Armor, membre de la commission des affaires sociales, s’appuie sur des sources très diverses.
En plus de ces points de vue, Annie Le Houérou a accès aux administrateurs du Sénat. Ces hauts fonctionnaires, recrutés sur concours, n’ont pas de spécialités définies. Ils travaillent avec les parlementaires en fonction des propositions et projets de loi à l’ordre du jour. L’une de leur mission principale : « apporter un conseil et une expertise aux Sénateurs dans le cadre de leurs missions d’initiative parlementaire, d’élaboration de la loi et de contrôle de l’action du Gouvernement », selon le site du Sénat.
« Ce n’est pas parce que quelqu’un est expert qu’il a raison, il peut aussi défendre un groupe de pression », insiste la sénatrice, consciente des intérêts que peuvent cacher les mots de certaines sources. Si elle peut s’appuyer sur les administrateurs et ses attachés parlementaires, c’est la solidité de cette démarche qui construit la légitimité d’une étude. Pour construire son avis sur les textes de lois, la sénatrice des Côtes-d’Armor s’appuie donc sur un large panel d’opinions, au sein duquel les chercheurs occupent une place similaire à ses autres interlocuteurs.