À Bure, l’Andra justifie le projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo par la production de ses propres données. Leur pertinence fait pourtant l’objet de vives critiques, attisant les contestations.
Une temporalité souvent longue, une confrontation entre plusieurs parties formulant des arguments dans l’objectif d’aboutir à un consensus : voici la définition d’une controverse scientifique. Concernant le projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo de Bure, le débat est cependant au moins autant politique que scientifique, comme l’explique Vincent Carlino, enseignant-chercheur à l’Université catholique de l’ouest (UCO). On y retrouve la triade caractéristique des controverses environnementales : les promoteurs du projet, leurs opposant.es, et le grand public, que les deux premiers cherchent à convaincre. Pour ce faire, ils tentent d’obtenir l’accès le plus favorable aux médias.
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Quand les promoteurs de Cigéo multiplient les actions de communication à l’échelle locale et nationale, les opposant.es ont recours à différents modes d’action : manifestations, actions en justice, procédures judiciaires… Les points sur lesquels porte la controverse incluent la stabilité de la couche d’argile dans laquelle doivent être enfouis les déchets nucléaires, l’irréversibilité de l’enfouissement à long terme, ou le potentiel géothermique détecté sur la future zone d’exploitation, qui pourrait remettre en question la pertinence du choix du lieu.