Le camp de concentration du Struthof est assez connu en Alsace. Ce n’est pas le cas des fouilles qui y sont menées : elles sont peu médiatisées. Pour connaître le rôle des médias dans ce contexte, nous avons rencontré Juliette Brangé, archéologue et directrice de ces fouilles.
Pour remédier à la sous-médiatisation des fouilles sur le camp, des campagnes de communication des données archéologiques sont mises en place au Struthof. Chaque été lorsque les fouilles reprennent, des chercheur.euse.s sont interviewé.e.s par la presse locale et nationale.
« Le fait que les médias viennent sur le chantier archéologique l’été, ça permet à la fois de mettre en valeur le chantier qu’on est en train de faire mais aussi le camp en général, souligne Juliette Brangé. Ça fait un peu un lien entre les deux : l’aspect archéo, et aussi remettre en lumière l’aspect mémoriel du camp de concentration. »
Même si les demandes des journalistes ne sont pas toujours adaptées.
Les fouilles dans le camp du Struthof ont été peu médiatisées de par son histoire peu connue et du fait qu’il ait été délaissé après-guerre. « À l’école, on nous parle des grands camps de concentration (Auschwitz, Grünewald) mais pas du Struthof, qui a été effacé de la mémoire collective en dehors de l’Alsace et la Moselle », explique Juliette Brangé. Cette médiatisation a mis en valeur les nuances des recherches menées, bien que les points de vue soient biaisés. Si le camp fait partie de l’histoire et de la mémoire locale, il persiste une méconnaissance chez les journalistes des médias nationaux.