Le Struthof, seul camp de concentration situé sur le sol français actuel

52 000 personnes ont été enfermées, entre 1941 et 1945, dans le seul camp de concentration nazi situé sur le sol français actuel. Le Struthof, aujourd’hui ouvert au public, raconte l’enfer vécu par les déportés.

C’est à flanc de montagne, sur les hauteurs du village de Natzwiller (Bas-Rhin), que le camp de concentration du Struthof a été construit à partir de 1941. Jusqu’en 1945, environ 52 000 prisonniers y ont été enfermés, que ce soit dans le camp principal ou dans l’une de ses 80 annexes. Ces déportés étaient principalement issus des oppositions politiques ou de la Résistance. Dans les camps annexes, il s’agissait surtout de travailleurs forcés déportés depuis l’Europe de l’Est.

17 000 déportés sont décédés à Natzweiler-Struthof ou dans les camps annexes. Ils mouraient principalement d’épuisement ou de maladies. Avant 1943 et l’installation du four crématoire, leurs corps étaient envoyés au crématoire municipal à Strasbourg.

 

Le bâtiment prison conserve toujours des inscriptions tracées par les prisonniers. À l’arrière des portes de l’une des cellules, on peut notamment lire : « Après 15 jours de Struthof je suis devenu ce que 4 ans d’occupation n’ont pu me faire devenir, c’est à dire nazi » ; ou : « Je maudis la République qui m’a fait perdre mes plus belles années de jeunesse ». Ces phrases n’ont pas été inscrites par les déportés de la Seconde Guerre mondiale, mais par des personnes soupçonnées d’avoir collaboré avec les nazis, qui ont été enfermés dans le camp après la Libération et jusqu’en 1949. Mais les murs ayant été repeints à plusieurs reprises, les chercheur.euses peinent à décrypter les inscriptions plus anciennes.

Après la fermeture du centre pénitentiaire, la mairie de Natzwiller, désireuse de récupérer ses terrains et d’avancer malgré ce passé terrible, a vendu les baraques dans lesquelles les déportés travaillaient — celles qui entouraient la carrière, à quelques centaines de mètres du camp. Cette décision, comme toutes celles n’allant pas dans le sens de la conservation des bâtiments, rend aujourd’hui difficile le travail des chercheur.euses. Ils continuent d’étudier ce qu’il reste des fondations, pour en savoir plus sur l’enfer vécu par les déportés.

Crédits vidéos

Musique : Artlist
Images : Lucas DAVID, Matéo STEPHAN, Mellit DERRE-BINOIS, Paul CLARET, Cindy DUFFAY, Léane DELABRIERE
Montage : Axel TRILLOU, Cindy DUFFAY, Léane DELABRIERE

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